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lundi 14 novembre 2016

Chronique : Les décharnés – Une lueur au crépuscule de Paul Clément



Les décharnés - Une lueur au crépuscule

Paul Clement


Edition : Post Apo Éditions (Auto-édition)
Date de parution : 1er décembre 2015
Genre : Horreur, fantastique
Prix : 12.99€ (Papier)
                  3.99€(Numérique)

4ème de couverture : 



« Une journée de juin comme une autre en Provence. Blessé à la cheville, Patrick, un agriculteur de la région, asocial et vieillissant, ne souhaite qu'une chose : se remettre au plus vite pour retrouver la monotonie de sa vie, rythmée par un travail acharné.

Mais le monde bascule dans l'horreur lorsque les automobilistes, coincés dans un embouteillage non loin de chez lui, se transforment soudain en fous assoiffés de sang... de sang humain. S'il veut survivre, Patrick doit non seulement faire face à ces démons qui frappent à sa porte mais aussi à ceux, plus sournois, qui l'assaillent intérieurement. Et si cette petite fille, qu'il prend sous son aile, parvenait à le ramener, lui, vieux loup solitaire, dans le monde des vivants ? »





     En préparant ma visite au Festival de l’imaginaire Les Halliennales sur leur site dédié, je suis tombée sur la fiche de Paul Clément.  


« Âgé de vingt-quatre ans, Paul est diplômé d’une école de commerce de Lille ainsi que d’une université de Brisbane en Australie.Passionné d’écriture, il voue surtout une passion dévorante aux zombies et autres morts-vivants auxquels il dédie un blog (myzombieculture.com), le premier site francophone consacré à la culture zombie, dont il est le fondateur et le rédacteur en chef.Fruit de ses deux passions, Les Décharnés – Une lueur au crépuscule, est son premier roman. Creuse la mort – un thriller horrifique – est sa deuxième publication qu’il signe sous son label Post Apo Éditions. Aujourd’hui, il continue ses errances littéraires dans le Nord de la France et l’avenir pourrait l’amener du côté d’un orphelinat pour une nouvelle saga d’aventures… » 

     Intriguée par le titre de son premier roman, j’ai voulu en savoir plus. La couverture annonce la couleur et le synopsis a fini de me convaincre. Pour la fan de zombies que je suis, je ne pouvais pas passer à côté. Un roman sur ce sujet et écrit par un passionné du genre a grandement éveillé ma curiosité. Aussitôt arrivée au salon, j’ai rapidement repéré le stand de My Zombie Culture et « Les décharnés », fut mon premier achat. Mon instinct ne m’a pas trompé. Quand je termine un roman en étant triste d’être si vite arrivée au bout, c’est que le coup de cœur est indéniable ! Je n’ai qu’une seule idée en tête : découvrir rapidement un autre de ses ouvrages.

     Pas de long prologue ou de longue mise en place. Dès le premier chapitre Paul Clément plante son décor. Nous découvrons Patrick, agriculteur provençal qui a tout de l’anti-héros. Dès les premières lignes, il apparaît comme un vieil homme acariâtre, associable et ne se préoccupant que de sa petite personne. Il assiste pourtant ébahi au début d’une calamité dont il ne saisit pas de suite toute la teneur. Les automobilistes, coincés dans un bouchon sur la départementale qui coupe ses champs, sont pris d’une soudaine « démence » et commence littéralement à se bouffer ! Égal à lui-même et bien décidé à empêcher qui que ce soit de pénétrer chez lui, Patrick n’a qu’une idée en tête : se barricader. Alors qu’il se prépare à un état de siège apocalyptique, il assiste à une scène qui va, contre toute attente, réveiller en lui un instinct protecteur. Sans prendre le temps de réfléchir, il s’élance de nouveau dehors pour sauver des griffes d’un monstre assoiffé de sang et de chair humaine, la petite Emma, 8 ans. Désormais, une seule chose va compter : leur survie. Et comment faire avec le fardeau qu’il s’est imposé lui-même : cette petite qui pleure cachée au fond du placard.

     Tous les éléments qui me plaisent dans le genre sont là, réunis dans ces quelque 320 pages. Bon sang que c’est bon !! Paul Clément maitrise son sujet, c’est certain. Oui, quelques passages sont un peu sanglants, mais jamais dans l’abus. Finalement, les zombies ne sont là que pour servir une autre histoire, celle de l’apprivoisement d’un vieux loup solitaire égoïste et d’une petite fille orpheline. Cela donne un très beau contraste au roman, un équilibre attachant.

     J’ai beaucoup aimé l’évolution des personnages et plus particulièrement celle de Patrick. Au fil des chapitres, confrontés à l’horreur et l’effondrement de tous repères sociaux, nous découvrons une toute autre facette de sa personnalité. La petite Emma apeurée se révèle aussi plus forte et courageuse qu’on ne l’imaginait. Plus tard, d’autres survivants viendront affiner le tableau sociologique dressé par l’auteur. D’autres problématiques telles que la vie en communauté et la loi du plus fort, viendront pimenter la survie, comme si la situation n’était déjà pas assez critique.

     J’aurai aimé que le livre ne s’arrête pas, mais la fin que l’auteur nous réserve est celle qu’on redoute en même temps celle qu’on attend. Mieux, elle laisse l’espoir d’une éventuelle suite au lecteur. Et de mon côté, je me jetterai dessus si elle voit le jour !

      Il ne faut pas être rebuté par l’étiquette « Zombie » du roman. L’histoire est bien plus profonde que ça ! En plus elle se déroule dans le sud de la France (mon cher Sud natal), loin des clichés américains habituels. Dire que L’auteur a dû passer par l’autoédition ! Quand on voit la qualité de son travail, décidément, je ne comprendrais jamais la logique des grosses maisons d’édition !

     Paul Clément est un jeune auteur talentueux à découvrir absolument. Sa plume, la richesse du vocabulaire qu’il emploie, nous entraîne sans difficulté dans les pérégrinations de ses personnages. Ses descriptions pertinentes visent juste et nous imprègnent de l’ambiance tendue dans laquelle on évolue avec morts-vivants ou vivants.

Ma note : 10/10  💗

Pour se procurer les romans de Paul Clément : 

          - Sur le site de l’auteur : http://www.paul-clement.com/boutique/

          - Sur amazon : ici 

1 commentaire:

  1. Merci beaucoup pour cette belle critique ! D'autant plus heureux que tu sois venue me voir aux Halliennales. Maintenant, j'espère que Creuse la Mort te plaira tout autant. À bientôt !

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